“Guizmo | Finie”

Guizmo, avec son sourire toujours collé au visage et sa dégaine de « chanteur de reggae saoudien », pour reprendre les mots de son patron actuel lorsqu'il l'a vu pour la première fois, il le vit bien.
Guizmo, il a pas d'ambition, c'est ce que disait son ex au lycée, et depuis d'ailleurs ça n'a pas changé. Il pourrait répondre qu'il veut vivre sa vie comme on se promène, mais il préfère en rire, faire briller la demi-lune de ses dents sous sa moustache noire comme les ailes d'une chauve-souris. Il préfère en rire, parce que s'il devait répondre, il faudrait argumenter, et qu'en plus, son ex, eh bien elle est casse-pied.
Guizmo veut vivre sa vie comme on se promène. Ou plutôt, il ferait bien autrement, rien que pour faire plaisir, mais ça lui convient tellement que, bon ! Il se fie à ce qu'il préfère. Il a toujours eu une lenteur de caméléon, il faut dire. Une grâce de caméléon, aussi, ou de camé tout court, d'ailleurs. Il se prélasse au soleil quand il a froid, va dans le noir quand il a trop chaud, par contre il ne mange pas de mouches. Ni de pilules Tetra, tant que c'est encore possible. De rester en marge de ce qui devient le Système.
Guizmo, il fait un peu hippie ; pas qu'un peu, en vrai. Hippie pour ses cheveux fouillis, hippie pour les sons de sa playlist, hippie aussi parce qu'il évite les conflits. Quand ça s'échauffe, il dit : « Peace and Love ». Et, il faut dire, c'est bien d'être un peu hippie, pour ne pas s'énerver quand on se tape un deuxième contrôle d'identité dans la même semaine. Il a entendu assez de conneries dans sa vie pour avoir rapidement décidé de passer outre, à commencer par celles de son père. Il n'attend pas grand chose des autres, ni de quoi que ce soit en réalité. Il est là. Il est bien. C'est tout ce qu'il peut souhaiter.
Guizmo t'aime tu sais, toi qui le lit. Il n'attend rien de bon de toi, non, mais il t'aime. Il t'aime toi comme tu es, parce que tu es comme ça. Bourré de défauts. Incompréhensible, parfois. Il te comprend pas, et il se doute que toi non plus. Propose-lui une bière, il acceptera ; et si tu lui files ton numéro, tu peux être sûr qu'il va le rappeler, même si vous ne vous connaissez pas. Entre humains, il faut se serrer les coudes, qu'il te dira.

« Encore lui ?
— Ouais, encore lui, pourquoi ?
— Ben, il est déjà passé hier matin. Sobre, d'ailleurs.
— Ah ouais, il a volé quoi ?
— Non, non. Tu vois, Anton Blakely ? Ben, c'est lui qu'a trouvé le corps. Avec une blonde et un gamin.
— Ah, merde...
— Tu l'as pêché où ?
— Dans la rue commerçante, torse nu, il tambourinait à la porte d'une boulangerie en gueulant qu'il voulait acheter un petit pain. On l'emmène en cellule de dégrisement. »
Les barreaux de la cage se sont refermés sur un Guillermo titubant et échevelé. Il s'est laissé glisser au sol, tête entre deux barres, reposée en arrière.

• Les parents de Guillermo sont respectivement une mère sénégalaise boursière à Yale et un père américain échoué à New Haven on ne sait pas trop comment.
• La pression, le dépaysement, la solitude font qu'elle passe une année catastrophique au cours de laquelle elle le rencontre.
• Ils se voient souvent, il disparaît souvent mais revient toujours.
• Lorsqu'elle tombe enceinte, lui continue d'aller et venir, de faire des promesses, de ne pas les tenir.
• Guillermo naît alors qu'ils sont fâchés. Elle l'inscrit au registre de l'état civil, à son nom à elle, et l'appelle Guillermo en référence à un guitariste chilien.
• Lui, revient, et repart, et revient, et repart, au moins une fois par an, au pire une fois par mois.
• Elle, ne parvient pas à se défaire de cette relation. Il faut des années pour que sa sœur la convainque de rompre elle-même. Encore d'autres pour qu'elle parvienne à s'y tenir.
• À cette époque-là, elle trouve du travail dans un petit restaurant convivial au centre-ville.
• Lorsque Guillermo, qu'on appelle déjà Guizmo à l'époque, a 10 ans, sa mère déménage avec lui en ne laissant aucune adresse.
• Guizmo continue de voir son père mais ça, ça reste entre eux. Il lui a fait comprendre qu'il risquait de perdre un œil s'il reparaissait sous ceux de son ex, à présent.
• La diffusion des pilules Tetra met de plus en plus à mal le restaurant où la mère de Guizmo travaille, qui finit par fermer.
• La mère de Guizmo trouve un nouvel emploi dans une boutique de produits bio et une nouvelle vocation : l'activisme aux côtés du mouvement L.I.F.E.
• Son scepticisme envers la tournure que prend l'industrie pharmaceutique est contagieux pour son fils. Elle est très déçue de l'échec du mouvement.
• Guizmo s'intéresse de plus en plus à l'audiovisuel et filme ses premières conneries à 14 ans : ses copains et lui au skatepark de New Haven, qui se muent petit à petit en courts-métrages un peu plus réfléchis.
• Il n'a pas eu son diplôme à la fin du lycée.
• Il a suivi des formations, eu plusieurs boulots avant d'échouer dans cette station service de Whitney Avenue où il travaille depuis deux ans maintenant.

« Pourquoi tu me racontes ta vie comme ça ? T'es en cellule de dégrisement, pas en garde à vue...
— J'sais pas. J'peux m'en griller une ?
— Non.
— Merde. J'peux pisser ?
— T'as des chiottes juste là.
— Avec vous qui m'regardez ? Pouah.
— Ta bite ne m'intrigue pas, négro.
— Quand est-ce que j'sors de là ?
— Quand tu auras dessaoulé.
— J'veux rentrer à la maison.
— Tu peux passer un coup de fil, si tu veux. »
Guillermo s'est levé en s'accrochant aux barreaux. Le policier est venu lui ouvrir et lui a montré le poste ancré dans le mur. Guillermo s'est accroché au combiné, mis à taper sur les touches, s'est raté sur chacune et a appelé :
« Allô maman ? »
Au bout de quelques sonneries, quelqu'un a décroché :
« FAUX NUMÉRO. »

Alors Guizmo je t'ai lu par fragment et à chaque fois j'ai adoré. Je suis hyper heureuse de pouvoir te valider maintenant.
J'ai lu beaucoup de tes personnages, j'ai adoré à chaque fois. Là encore je l'adore. Il est vraiment simple Guizmo.   Un mec dans l'air du temps qui essaie de vivre sans trahir ses principes. Qui lutte contre la société à sa manière. Il y a beaucoup de gentillesse et d'amour qui émane de tes écrits. J'aime la façon dont il semble calme est posé. J'imagine que le fait de trouver un cadavre va l'affecter et j'ai hâte de voir comment. Va-t-il perdre son insouciance?? BREF BREF BREF J'ADORE GUIZMO BVVJN

Toutes mes félicitations tu rejoins le hall des plus bgs. Tu peux donc aller recenser ton avatar  ICI et ton irl ici ICI et pourquoi pas créer ta fiche de lien par là. Et le plus important tu peux désormais crâner devant tous les roses non-validés du coin (& leur donner envie de faire leur fiche) et aller RP et faire une demande ici Suffit de commencer un nouveau sujet et de remplir le formulaire.
DES BISOUS ♥  J'AI HÂTE DE TE VOIR INRP