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“Bodrov || "Whatever happens take a pill"”

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Messages : 10
Date d'inscription : 12/05/2017
Elliott I. Bodrov
Elliott I. Bodrov
Elliott I. Bodrov
Ven 12 Mai - 16:32Elliott I. Bodrov
Elliott Ioan Bodrov
Feat; OC de Aoi Seri
26y.o
g
redpill
surnom
Elliott, Elly
métier
A la recherche d'un emploi
situation familiale
Célibataire
naissance
12 juin 2006 (un jour important en Russie, à ce qu'il parait)
autre
Elliott est un surnom, son vrai nom est Ioan (qu'il utilise comme deuxième nom). Il aime mettre des lunettes pour avoir du style. Il es petit (environ 1m68), est blond cendré, a des yeux noisettes qui sont bridés pour une raison inconnue au bataillon. Fumeur et en pleine guerre contre la son addiction à la drogue.
And the red pill... ECSTASY !
Allongé par terre, tu regardes tes cheveux voler à cause des courants d’air, tu te dis que tu devrais vraiment te mettre à nettoyer. Combien de temps s’est écoulé depuis la dernière fois que tu as passé un coup de balais ? Deux semaines ? Tu soupires et songes à te lever, tu t’allumes une cigarette sous le regard pesant et accusateur de ton père, tu marmonnes une excuse et enfiles des vêtements, aujourd’hui c’est le pull motif léopard, tu te demandes toi-même comment tu fais pour aimer ce motif. Tu mets tes chaussures, salues ton père et sors finalement. Où aller aujourd’hui ? Hier tu étais au centre commercial, autant aller au centre-ville où tu sauras trouver quelqu’un pour t’inviter à manger.
Tu regardes la fumée de ta cigarette s’envoler, réfléchissant à tout et à rien, tu te rappelles de cette soirée merdique où comme un abruti tu as avalé une pilule qu’un inconnu te proposait. Tu pensais à certains films et séries que tu avais regardés et dans lesquels il n’arrivait rien de bon à ceux qui acceptaient ce que des inconnus leur offraient. Mais il ne s’était rien passé, en tout cas, rien pour le moment, et c’en était presque frustrant. Bon, au moins tu n’as pas l’air de changer physiquement, ce qui est un gros soulagement !
Tu arrives enfin dans la rue, peu animée à cause de ses restaurants fermés, tu te souviens de ces discussions animées, de ces douces odeurs de nourriture, de la musique, de toute la vie qu’il y avait ici quand ton père était encore en vie. Il y avait une épicerie où il adorait t’emmener car on y trouvait de tout de tous les continents ! Ah.. Ton père… Il serait tellement triste de voir le monde comme il est ! Il se battrait pour revenir à la cuisine traditionnelle ou en tout cas à la cuisine et abolir les pilules. Surtout s’il savait que son fils s’était drogué. Tu laisses tomber ta cigarette et l’écrases avec ta chaussure avant de reprendre ta promenade.
C’était un homme bien, ton père, toujours à aider son prochain, c’était d’ailleurs pour ça qu’il avait intégré diverses associations. Mourir aussi facilement… Il allait pourtant bien, rien ne pouvait prévoir une chose pareille… Aussi stupide… Il était juste tombé au mauvais endroit et sa tête s’était juste ouverte. Et d’un coup, tout était fini, tout ton monde s’était écroulé. Encore heureux que tu n’étais pas là à ce moment.  
Soudainement, un poids se fait sentir sur tes épaules et tu sursautes, faisant volte-face. Tu découvris un visage familier et souriant, le rire clair de la demoiselle te tapa sur les nerfs. Tu l’insultas et soupiras. C’est rien, calme-toi…  penses-tu pour apaiser les battements affolés de ton cœur qui, à cette pensée, se calmèrent aussi tôt. Tu te figes et poses ta main sur ta poitrine, tes battements de cœur se sont vraiment calmés. Tu ne comprends pas, habituellement il te faut un peu plus de temps que ça. Elle te sort de tes pensées et te proposes dans le fastfood habituel, tu réponds immédiatement à l’affirmative, comme toujours.

« Ta mère ne t’a jamais dit de ne pas parler aux inconnus, ni d’accepter ce qu’ils te donnent ? »

Tu as envie de répondre que non, que ta mère préférait s’occuper d’elle et prévoir une autre grossesse au lieu de t’élever convenablement et que ton père travaillait d’arrache-pied pour que tout le monde soit heureux. Tu te retins et te contentes de ricaner en ajoutant qu’elle n’est pas une inconnue pour toi, ce qui n’était pas totalement faux. Tu ne remarques pas le regard inquiet qu’elle t’adresse alors que vous marchez côte à côte en silence.
Installés à une table, vous avalez ces pilules peu chères et au goût très proches des véritables saveurs. Tu n’as jamais vraiment été convaincu par ces pilules, tu connais le vrai goût des aliments, mais bon, au prix qu’elles sont vendues tu t’es laissé séduire bien que l’idée d’avaler des pilules te répugne. Enfin, ce dernier point n’est qu’une des raisons qui font que tu n’aimes pas ces pilules, mais c’est la principale et elle te suffit pour culpabiliser à chaque fois que tu en consommes. Pourtant, tu n’as pas tellement le choix, économiquement elles te permettent de te nourrir en grande quantité. Cela fait maintenant des années que tu es habitué à les prendre, tu tentes de te rappeler du moment où elles ont pris une telle importance dans la société, mais impossible de t’en souvenir, elles se sont insérées presque naturellement dans les mœurs comme si elles avaient toujours été là. Certes il y avait eu des mouvements contre leur diffusion et pour soutenir les « vrais » restaurateurs, forcément, mais actuellement la plupart des gens s’en foutent et acceptent les choses comme elles viennent. Et toi, dans tout ça, tu ne caches pas que tu fais partie de la deuxième catégorie.
Tu es, encore une fois, tiré de tes pensées par une sensation étrange qui te semble à la fois familière et inconnue. Il te faut quelque seconde pour réaliser que ce sont les doigts de ton « amie » qui s’agitent sur tes côtes. Des chatouilles ? Nan, ça ressemblait plus à des grattements… Mais elle n’a aucun intérêt à te gratter les côtes ! Tu croises son regard, vous êtes les deux étonnés.

- … Elly ?... Tu es sûr que ça va ?
- … Oui..
- T’es sûr, hein ? T’es silencieux aujourd’hui, pas très réactif et peu souriant… Il s’est passé quelque chose ? Tu peux m’en parler, tu sais…

Tu gardas le silence en réfléchissant. C’était étrange. Trop étrange pour une personne qui, comme toi, sursaute très facilement dès qu’on lui touche les côtes et qui réagit avec autant d’aisance aux chatouilles. Même lors de tes ébats tu ne supportes pas qu’on te touche les côtes. Alors comment est-ce que tu peux rester aussi stoïque ? Comment est-ce possible ? Ne pas réagir à des chatouilles ne te ressemble absolument pas ! Tu respires profondément pour te détendre et reprendre les choses en main, ta pseudo-amie a encore son air de chien battu qui te donne envie de lui éclater la tête contre la table. Tu fermes les yeux moins de deux secondes et tu lui adresses un sourire en lui racontant que tu étais perdu dans tes pensées, que tu pensais à ton père, aux pilules, à cette rumeur d’un type qui donne des pilules dans des coins sombres de la ville. Elle ne semble pas te croire alors tu poursuis dans le dramatique et racontes une histoire de rupture avec l’homme que tu fréquentais. Une histoire vieille d’il y a bien quatre ans déjà, tu la rafraichis en ajoutant des faux détails croustillants et te fais, encore, passer pour victime. Elle semble plus persuadée, compatit et te propose même d’aller à une soirée avec de ses amies, chose que tu ne peux refuser.

Cette rencontre a eu lieu il y a quelques mois déjà, tu ne te souviens d’ailleurs pas du nom de cette fille que tu n’as plus recontacté quelques jours après cet événement. Non pas qu’il ait changé quoique ce soit dans votre relation, juste que tu en avais marre d’elle, ça faisait déjà trois semaines que tu traînais avec.
Tu ne peux pas t’empêcher de repenser à ce qu’il s’est passé ce jour-là, ou plutôt ce qu’il ne s’est pas passé, car après quelques mois, tu as accumulé des événements semblables dans le sens où ils n’auraient pas dû se produire, pas au vu de ton caractère, de ton corps et de ton comportement. Des réactions trop rapides, inexistantes, surprenantes… Il s’en est passé des choses en peu de temps, te mettant dans des situations embarrassantes ou plus souvent dans des situations avantageuses car ce sont ces « choses-qui-ont-lieu-ou-pas » qui t’ont permis d’avoir et de garder un travail plus longtemps que d’habitude. C’était particulièrement utile quand tu étais serveur, ton adresse était particulièrement appréciée bien qu’elle soit nouvelle, mais heureusement pour toi personne ne le savait dans tes lieux de travail.
A white one for my whatever pain...
Tu es un jeune homme très joyeux et souriant, même si ta sensibilité te fait facilement pleurer. Même quand tu t’énerves, tu pleures. C’est comme ça. Tu as du mal à accepter cette part de toi qui te renvoie à la catégorie « efféminé ». Tu penses que tout en toi fait partie de cette catégorie, tu fais attention à toi, à ton corps, à tes vêtements, à l’image que tu renvoies. Tu exagères souvent tes réactions et ris plutôt fort. Malgré tes phases négatives, tu aimes la vie et tu veux en profiter autant que possible. Tu essaies tout et souvent tu consommes dans l’excès, c’est ce qui a causé ton addiction à la drogue. Tu sais tout de même te gérer, sauf pour la nourriture, ce qui t’as souvent valu autant des critiques que la jalousie de certaines personnes car tu ne prends pas de poids aussi facilement qu’elles.
Tu aimes sortir, faire la fête, boire (pas trop car tu tiens mal l’alcool et tu as l’alcool triste), tu aimes rencontrer des gens, même si c’est pour parler juste une fois pour ne plus jamais les revoir, tu es capable de raconter ta vie à des étrangers, tu t’en fous, ce sont des étrangers. Tu n’as pas de tabous sauf en ce qui concerne ta famille. Tu ne parles que de ton père que tu admirais et aimais tant, tu as du mal à te faire à sa mort. Tu as décidé de tirer un trait sur toutes les longues relations, qu’elles soient amicales, amoureuses ou familiales, tu en as marre de tout ça, de toutes ces critiques que tu recevais quand tu acceptais encore ces relations, mais surtout de leur aspect éphémère. Ce que tu n’aimes pas là-dedans, c’est que ça te ressemble : tu es aussi éphémère, tu peux mourir à tout moment mais même sans parler dans l’extrême, un jour tu es à un endroit, le lendemain tu es ailleurs. Tu rentres dans la vie des gens et tu en sors tout aussi rapidement. Tu bouges, tu ne restes jamais au même endroit, sauf en ce qui concerne ton studio. D’ailleurs, tu n’emmènes jamais quelqu’un dedans car c’est ton havre de paix, ton sanctuaire, et aussi parce qu’il est minuscule, presque vide et que tu ne veux montrer à personne cet aspect misérable de toi.

Comme il a été dit plus tôt, tu aimes profiter de la vie, tu aimes danser, te déhancher et chanter sur les pistes de danse, sans pour autant vouloir te montrer, tu n’aimes le faire que quand tu es seul ou entouré de beaucoup de personnes, peut-être par timidité ou simplement parce que tu ne veux pas te ridiculiser. Tu écoutes d’ailleurs presque tout le temps de la musique, ce n’est donc pas étonnant de te voir avec tes écouteurs un peu partout. Tu écoutes… Pas de tout. Tu es plutôt sélectif, de base tu écoutais tout ce qui était pop, électro et compagnie (disons les chansons populaires plus généralement) uniquement parce que ces musiques étaient tendances, mais tu as fini par y prendre goût. Tu aimes l’électro swing et le rock, mais ce qui te fait VRAIMENT vibrer c’est le métal. On pourrait presque dire que tu es métalleux mais tu n’aimes pas cette étiquette parce que tu ne t’habilles pas comme un métalleux, tu ne te comportes pas comme tel (car oui, pour toi il y a tout un code à suivre pour l’être comme pour chaque étiquette que tu mets à tout le monde). Tu n’aimes pas leurs vêtements, noirs pour la majorité. Nan. Tu n’aimes pas ça. Le noir et le blanc ne sont par ailleurs pas des couleurs à tes yeux, si ça avait été des couleurs, pourquoi dit-on qu’ils sont « passe-partout » ou qu’ils vont à tout le monde ? Ça n’a aucun intérêt, comme beaucoup de choses dans ce monde. Concernant ce dernier, tu ne réfléchis pas aux questions écologiques, tu es juste contre la surpopulation parce que tu n’aimes pas le fait qu’il y ait davantage de salops sur cette planète.
Le type de personnes que tu ne supportes pas est celui des gens qui ne pensent qu’à leur religion, qui l’exposent à tout va et l’utilisent pour se victimiser ou avoir tous les droits. Tu ne comprends pas pourquoi les religions existent encore, tu ne vois pas en quoi elles sont utiles à part pour récolter de l’argent, se faire remarquer et laver le cerveau des gens pour les rendre encore plus abrutis. Tu prétends donc être athée, ce que tu n’es pas, car tu t’es quand même mis l’étiquette « animiste ». Ce n’est pas totalement faux étant donné qu’il s’agit de la croyance qui se rapproche le plus de la tienne. Tu crois aux esprits, au fait que chaque être vivant à une âme (et oui, tu ne te limites qu’aux êtres vivants, car pour toi les cailloux, par exemple, ne sont rien que des cailloux), tu crois aussi à la réincarnation. Ces croyances ne sont pas omniprésentes dans ta vie de tous les jours, simplement quand tu prends le temps de réfléchir, ce sont des choses qui te semblent logiques et pour toi, c’est normal que ce soit vrai. Ou en tout cas, ça l’est devenu depuis le décès de ton père…

Tu es souvent le type de personnes qui n’est pas apprécié. Tout d’abord avec ce qui a été dit avant mais aussi parce qu’en plus de tout ça, tu es très tactile voire trop au goût de certains. Comme il a déjà été dit avant : tu parles de beaucoup de choses sans gêne, ce qui a tendance à embarrasser ton entourage bien qu’il soit plus ou moins habitué. Une autre chose qui fait que certaines ne t’apprécient pas est le fait que tu fonces droit dans les problèmes même si tu sais où ça va te mener et d’ailleurs tu as facilement tendance à te battre même si tu ne fais généralement pas le poids. Autre chose : tu te victimises très souvent, alors oui, tu as eu beaucoup de malheurs dans ta vie et tu en as encore, tu le sais et les autres le savent, et puis, c’est légitime de s’en plaindre. Le problème est que tu t’en plains beaucoup et même sans parler de ces problèmes, tu te plains de tout et te victimises même quand c’est toi qui es en tort et qui cherches les ennuis.
Et aussi – parce que non, la liste ne s’arrête pas encore là – tu utilises ta pseudo-honnêteté pour dire des choses blessantes aux autres, qu’ils se sentent mal après ? Tu t’en fiches un peu, oui seulement un peu car tu culpabilises parfois ayant toi aussi subi ce genre de choses.
Afin de poursuivre la liste, au moins un peu plus car elle est particulièrement longue et surtout très subjective, tu es égocentrique, tu n’es pas le genre de personne qui aide son prochain bien que tu réclames souvent de l’aide, d’ailleurs tu agis parfois comme si tu pouvais tout te permettre, comme un enfant pourri gâté alors que tu n’en es pas un.

Malgré tous ces défauts, tu as de la chance d’être au moins indépendant (sauf en ce qui concerne la nourriture et le logement, car tu n’hésites pas à t’inviter ou à réclamer à quelqu’un de te payer à manger) en tout cas, de sûr, tu es indépendant en ce qui concerne tes loisirs, tu n’es pas accro à quoique ce soit (tu essaies de te passer des médicaments mais tu as du mal). Tu n’aimes pas lire, ni les jeux-vidéos mais tu essaies au moins de te connaître les noms pour ne pas être trop à la ramasse quand tu discutes avec des personnes qui s’y connaît. Autre chose que tu n’aimes pas : toi. Tu es las de toi, de ces relations instables, de ton angoisse du regard des autres, de ces questions sur ta famille et ton passé que tu aimerais oublier ou recréer. Tu essaies cependant d’aller de l’avant et de changer, mais pas trop car tu aimes qu’on justifie tes faits et gestes en disant « bah, il est comme ça, on y peut rien ! ».


... In the end I start to cry...
« Si t’avais été une fille, on en s’rait pas là ! »
« Hé ! T’es un mec j’te rappelle ! Arrête ça, c’est dégoûtant ! »
« Si t’avais été une fille, ça m’aurait pas gêné, mais… T’es un gars ! Enfin… je t’aime bien tu le sais, non ? On peut rester ami ? »
« Pourquoi tu t’habilles comme ça ? T’as pas honte ?! »
« Oh tapette ! Arrête de remuer ton cul comme ça ! Tu fais honte aux hommes ! »

Tu les comptes. Cinq. Encore une ? Non. Tu en as déjà trop pris. Tu tiens à peine debout. Tu trébuches et te ramasses par terre lamentablement. Tu t’en fous, après tout tu ne ressens plus la douleur, ton esprit est vaguement là. Quelqu’un s’approche et tu te débats instinctivement, finalement tu aurais peut-être dû le laisser tranquille, il voulait juste t’aider. Tu l’insultes, lui fais un doigt d’honneur et sors tant bien que mal du bar. Payer ? Oh, on dirait que tu as oublié. Le barman te suit et commence à s’énerver, tu lui ris au nez et lui lances l’argent que tu as dans tes poches et ton porte-monnaie. Tant pis. Tu n’en auras plus besoin de toute façon.
Tu tangues en marchant, te tenant parfois au mur. Oups, tu aurais dû attendre un peu et ne pas trop t’agiter. Tu vides ton estomac contre un mur, les passants te dévisagent avec dégoût ou pitié ou les deux. Tu t’essuies la bouche avec ta manche et te retournes en leur criant dessus et en riant.

« CROYEZ QU’J’AI PAS L’HABITUDE ?! QU’CA M’FAIT QUE’QU’CHOSE ?! Z’ETES QU’DES PAUV’ CONNARDS ! MERITEZ TOUS DE- »

Quelqu’un avait averti des policiers qui passaient par là. Tu rassembles tes dernières forces et tentes de t’échapper. Mauvaise idée. Très mauvaise idée. Tu arrives pourtant à les semer en te cachant dans une école. Tu as eu énormément de chance d’avoir réussi à grimper rapidement le muret. Tu as tout juste eu le temps de te plaquer au sol et de te cacher sous des buissons. Heureusement, pour toi, ils n’ont pas semblé insister, mais tu as attendu. Presque toute la nuit. Tremblotant, pleurant, recroquevillé sous les buissons. Au bout d’un moment, tu te décides quand même à sortir de là. Tu veux rentrer dans ton misérable studio.
Tu n’as vraiment pas de chance, il se met à pleuvoir sur le chemin du retour. Tu es sale, mouillé, ivre. Lamentable. Une voix attire ton attention, elle vient d’une ruelle assez mal éclairée. Ah. Encore quelqu’un pour te pourrir la vie. Bwarf, tu n’es pas à ça près. Tu t’approches et fronce les sourcils pour essayer de mieux le distinguer, vainement. Le type tend ses mains et montre deux pilules. Une bleue et une rouge. Il t’explique leurs effets, ou en tout cas très généralement, il précise qu’ils peuvent améliorer ta vie, la changer, t’apporter énormément de chance. Tu réalises après quelques instants ce qu’on te propose. Tu hésites. Avec la bleue, ton moral irait peut-être mieux, tu te sentirais moins seul, moins détesté. Peut-être. Avec la rouge… Avec la rouge… Tu baisses la tête pour regarder ce corps qu’on t’a fait haïr. Les larmes coulent sur tes joues, elles inondent ton visage et tu hoquètes. Tu parles de façon incompréhensible, tu cries et attrapes la pilule rouge avant de t’enfuir. Tu fuis. Encore. Toujours.
Tu arrives chez toi par on-ne-sait quel miracle. Sur le chemin, tu as avalé la pilule. Tu t’installes par terre, contre un mur, comme à ton habitude. Tu regardes le mur d’en face et commence à regretter. Tu songes à te faire vomir, mais l’idée te répugne, autant vomir naturellement, ce qui est déjà assez douloureux. Tu plies tes jambes contre toi, les entoures de tes bras et poses ta tête sur tes genoux.

« Pourquoi j’ai fait ça ? Pourquoi j’suis comme ça ? Ah… J’veux pas d’venir une fille… J’ai peur… J’ai peur…

Tu te remets à pleurer.

- S’ils n’avaient pas fait ça… Si maman… Si maman m’avait aimé comme j’suis… Oui, j’suis pas une fille comme elle a rêvé, mais j’ai pas d’mandé à être un gars… J’ai pas d’mandé à être gay non plus… Ahahaha… Heureus’ment qu’elle sait pas… Papa… Papa… Pourquoi t’es pas là ? … Pourquoi t’es mort ? Tu m’as laissé seul… J’suis tell’ment seul ! Tell’ment fatigué ! Pitié… J’en peux plus, papa… Maman m’a laissé aussi… Elle voulait plus d’moi… Papa… J’en ai marre d’être malheureux… Personne ne m’aime ! Personne… Bryan ? Pff… Laisse-moi rire… Il m’a r’jeté ce matin… Ah… Qu’est-c’qu’il avait dit d’jà ?... Ah oui, j’fais trop « tarlouze » ... Désolé d’pas être un « vrai » homme !

Tu lèves les bras en te redressant, tu attrapes ton cendrier qui se trouvait sur la petite table et le lance contre le mur d’en face. Tu lâches un cri et pleures encore plus. Tu te lèves en te tenant au mur.

- J’SUIS PAS UNE PUTAIN D’FEMME ! J’SUIS UN MEC ! J’SUIS COMME J’SUIS ! FICHEZ-MOI LA PAIX ! AIMEZ-MOI COMME J’SUIS !... C’tout c’que j’veux…

Tu vas dans la petite cuisine et te sers un verre d’eau en marmonnant des insultes et des excuses. Tu le vides d’une traite puis tu te diriges vers le portrait de ton père.

- Au fait, papa… j’ai encore perdu mon boulot… J’sais pas quoi faire…J’suis inutile… J’arrive même pas à m’payer un studio… J’viens d’prendre une pilule j’sais même pas à quoi elle sert ! ‘Fin… Si, mais concrèt’ment nan… T’crois qu’j’vais mourir ? Qu’j’vais r’chuter ? J’veux pas encore être accro… J’ai arrêté, j’te l’avais promis et j’l’ai fait…

Tu prends le petit cadre et t’allonges sur ton lit en serrant la photo contre toi.

- Papa… j’ai croisé Pain cet aprem… T’sais… Patrick, le gars d’mon pensionnat… ‘fin c’tait plutôt un r’fuge pour les ados dont les parents voulaient plus… T’es pas comme ça papa, t’as pas fait exprès… Nan… T’as pas fait exprès d’mourir… Nan… Nan… Nan… T’as pas fait exprès… C’pas ta faute… J’suis désolé papa… J’voulais pas te déc’voir…

Tu marmonnes plusieurs excuses avant de t’endormir.
Le réveil est dur, tu as mal au crâne, tu ne sais plus ce qu’il s’est passé dans les détails, mais tu t’en doutes vaguement en voyant le cadre de ton père sur ton lit et le cendrier là où il ne devrait pas être : par terre. Tu sors une boite que tu avais soigneusement cacher et avale une pilule pour faire passer le mal de tête. Tu t’insultes pour l’avoir prise et jettes le paquet. Ne pas rechuter… c’est ce que tu te jures à chaque pilule que tu ingurgites. Tu regardes ton calendrier improvisé : 4 mois sans rechute. Ça va. Tu progresses bien. Tu te recroquevilles sur ton canapé et regardes la fenêtre en songeant. Tu avais commencé la drogue à 19 ans… Dans cette ville où tu as toujours vécu… A cause de ces types qui voulaient s’amuser, des « amis », c’est ça… Tu en sors enfin. Enfin. Après tant d’années… Et pourtant… Et pourtant tu as accepté une pilule d’un inconnu parce que tu étais désespéré. Oui, c’était par désespoir plus qu’autre chose, mais non, ce n’était pas une raison pour l’avaler. Tu tires sur ton t-shirt et regardes ton torse par le col. Non, toujours pas de signes d’une future poitrine. Tu tâtes mais rien ne semble avoir changé, tu fais pareil avec son sexe, rien n’a changé, il est toujours là, toujours la même taille. Tu soupires en te disant que tu es vraiment stupide. La journée continue, il ne s’est rien passé de particulier. Une autre journée passe, puis plusieurs jours, plusieurs semaines. Ta vie reprend son cours petit à petit, tu te remets de cette soirée minable, pleurant ton manque d’argent (argent que tu as idiotement lancé au barman). Tu cours alors à droite et à gauche, essaies de te faire des « amis » pour te faire inviter à des repas et des soirées.
Tu oublies momentanément cette pilule rouge, jusqu’au jour où une de tes connaissances parle de cette légende urbaine : un type qui propose gratuitement une pilule soit rouge soit bleue, sans rien en retour, une pilule qui change la vie. A cet instant, tu te dis que c’est des histoires bidons, quoique, tu as bien rencontré un type, il t’a bien proposé une pilule, tu l’as même avalé ! A moins que ce soit un rêve ? Après tout, rien n’a changé. Tu n’as rien gagné, aucune chance, aucun bonheur, rien.

- Toujours aussi misérable ! hahaha

Tu bois encore trop. Encore. Ces derniers temps tu bois de plus en plus. Tu sais que ça ne te sert à rien, que ça ne réconforte pas, ce n’est pas comme si tu avais des amants… Pas même un ! Tu rentres chez toi à une heure plutôt raisonnable, tu es ivre, mais pas comme ce soir-là. Tu désespères, ris fort et te remets à pleurer. Tu pleures comme si c’était la fin du monde, comme si tu devais évacuer toute l’eau de ton corps. Tu te tapes la tête contre un mur en répétant « mais pourquoi j’ai fait ça ?! ». L’envie de reprendre une « pilule » t’a rattrapé. Tu sais que tu ne dois pas céder, tu sais que ce n’est pas une bonne idée de rechuter. Tu as l’impression que ton père est sorti de sa photo, qu’il te sert dans ses bras. Tu ressens sa chaleur et tu arrêtes de te frapper la tête. Tu ressens la douleur, tu as vraiment mal. Tu te laisses bercer, apprécies cette odeur qui t’a tant manqué. Combien d’années déjà ? Douze ? Oui, ce devait être ça. Douze longues années sans lui. Moins d’un an après son départ, ta mère t’avait laissé.
Les études ? Tu n’avais pas été jusqu’à la fac, ça te faisait peur, et puis tu rêvais de liberté, d’indépendance, de voyager en voiture avec celui qui était censé être l’amour de ta vie mais qui s’avéra être l’amour d’une semaine. Tu songes à reprendre les études, mais tu sais que l’école n’est pas faite pour toi. Travailler… Oui, tu as toujours voulu travailler, mais tu te fais souvent virer. Tu n’es pas assez ci, pas assez ça. Tu fais souvent n’importe quoi, il t’est même arrivé de voler dans les enseignes où tu travaillais. Mais tu veux te ressaisir.

- Merci papa…

Tu ouvres les yeux, il n’est pas là. L’alcool t’a joué des tours. Tu t’enroules dans tes draps et fermes les yeux.

- Et si je devais vraiment une fille ?...

Tu t’endors après avoir murmuré cette phrase. Le lendemain, tu te sens… Bizarre. Ta tête te fait particulièrement mal, premier réflexe : prendre une autre boite cachée et avaler une pilule. Tu grognes. Tant pis. Tu as trop mal pour laisser passer. Tu tâtes finalement ton corps : toujours rien de nouveau ou d’absent. C’était vraiment bidon cette histoire de pilule rouge…


Un mois, puis deux passèrent et un jour, sans que tu comprennes pourquoi ton corps ne réagissait pas comme il aurait dû et ce n’était pas le seul fait, loin de là. Tu les accumulais et ça te travaillait l’esprit pendant un bon petit bout de temps. Plus le temps passait, plus tu te rendais compte que quelque chose n’allait pas, ou au contraire que quelque chose allait trop bien. Tu étais miraculeusement chanceux.
Avec le temps tu as compris le « truc », tu as commencé à l’utiliser davantage, à lui faire plus confiance, non à te faire plus confiance. Tu es d’ailleurs soulagé de ne pas être devenu une femme, ça aurait été trop bizarre. Tu as eu un travail stable pendant trois mois dans un restaurant en tant que serveur. Tu étais bien, mais tu prenais trop tes aises et répondais parfois un peu trop sèchement aux clients. Tu as été viré, tant pis. Au moins tu as suffisamment gagné pour avoir un studio un peu plus confortable.  Et tes périodes de chômage se réduisent, tu n’as plus à attendre au moins six mois avant de trouver un emploi. La pilule rouge ? Les réflexes de dingue que tu as ? Probablement, tu n’en es pas encore sûr. Finalement, ce type n’avait pas tellement tort…

C’est déjà le printemps, tu es toujours seul et encore sans emploi, mais ce n’est pas grave, tu as pu mettre un peu d’argent de côté. Tu bois moins, l’envie de prendre une « pilule » est repartie, lentement mais sûrement. Tu te sens différent. Nouveau. Non, mieux. Toi, en mieux. Tu décides de ne plus te faire appeler Ioan, ce nom porte trop de mauvais souvenirs, en plus c'est ta mère qui a choisi le nom et de toute façon tu n'as rien d'un slave, à part le nom. Pour ne pas blesser ton père et en sa mémoire, tu choisis de ne prendre qu'un surnom : Elliott. Très anglais et passe-partout. Un nom choisit juste pour sa sonorité. Tu revis et te prends finalement en main.


... So I take the first again.
J'aurais bientôt la majorité "internationale", j'ai probablement terminé mes études en langues (néerlandais principalement) même si je pense devoir retaper une année, mais ça on verra bien. Mis à part ça, je ne sais pas trop quoi dire...
J'ai hâte d'entrer dans la zone rp ~
20y.o
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redpill
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Zeno J. Clark
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Zeno J. Clark
Zeno J. Clark
Ven 12 Mai - 18:08Zeno J. Clark
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Bienvenue virilité
vite la suite svp.
on veut en savoir plus
c'est trop vide jpp.
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Hayate Hirano
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Hayate Hirano
Hayate Hirano https://www.wattpad.com/370238264-l%27ouragan-prologue
Ven 9 Juin - 10:06Hayate Hirano
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Ton personnage, me fais penser au miens, mais à l'opposé. beg
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Elliott I. Bodrov
Elliott I. Bodrov
Elliott I. Bodrov
Ven 9 Juin - 22:11Elliott I. Bodrov
Zeno, merci ~ tu seras peut-être content de voir que j'ai mis tout le reste :P

Hayate, j'avoue owo *a la fiche sous les yeux*
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Hayate Hirano
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Hayate Hirano
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Ven 9 Juin - 22:15Hayate Hirano
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Je me dis qu'un petit lien pourrait être vraiment sympa du coup, car ils ont tout les deux eu deux manières très différentes de réagir.
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Elliott I. Bodrov
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Ven 9 Juin - 22:26Elliott I. Bodrov
Totalement, ça pourrait être super intéressant à faire :3
Messages : 49
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Hayate Hirano
bleu
Hayate Hirano
Hayate Hirano https://www.wattpad.com/370238264-l%27ouragan-prologue
Ven 9 Juin - 23:00Hayate Hirano
bleu
Lorsque tu seras validés, tu m'envois un petit MP ?
Messages : 10
Date d'inscription : 12/05/2017
Elliott I. Bodrov
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Elliott I. Bodrov
Sam 10 Juin - 8:26Elliott I. Bodrov
Avec plaisir ~
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Bodrov || "Whatever happens take a pill"
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