Et si seulement elle avait su.
Qu’au parfum de ses cheveux elle soupirerait, qu’à l’échange d’un regard elle tomberait, qu’à entendre sa voix t’interpeller, elle subirait. Scarlet Fawkes glissait-elle entre ses lèvres pulpeuses. Un écho qui résonne contre les cristaux de ses cordes vocales. Elle tend sa main et enroule entre son index et son majeur autour d’une mèche rebelle à la pigmentation de ses origines. Valentina, murmurait-elle. Valentina, soupirait-elle. Ses excuses ne frôlèrent à peine l’euphémisme. Il n’avait rien et il n’avait jamais rien eut. Si seulement Scarlet avait su. Si seulement – elle n’aurait rien fait de plus. Elle aimait ce sentiment de légèreté qui ironiquement lui pesait sur les pensées. Scar elle aurait choisi le déni, elle aurait préféré être naïve – Scar, elle est candide. Il n’y avait aucune gradation dans cette relation, qu’un détachement, qu’une seule balle pour cesser de faire fonctionner le reste de son corps, de son esprit – de son cœur. Ce n’est pas les mots qui l’avaient surprises, c’était la tonalité, la moindre hésitation qui résidait dans ses paroles. Elles ne la blessèrent pas – parce qu’elle n’y croit pas.
Mais Scarlet va bien – tout va toujours bien. C’est un numéro qu’elle joue sur répétition et répétition. Elle fait croire ses collègues, ses amis, sa famille et elle-même. Elle n’avait pas fait une scène à Valentina, elle n’avait pas non plus répliqué. Elle fit comme si de rien était. Au fond elle ne fait que cacher sous un tapis le verre cassé. Elle répète ses mêmes mots qu’elle lui avait sortie : « Ce n’était que pour s’amuser, rien de sérieux. » Et pourtant cette formule magique ne guérissait rien – elle amplifiait. Elle amplifiait les regrets, la tristesse et cette colère infâme. Ce sont des sentiments qui ne lui sont pas étranger, mais qu’elle préfère dévier du regard et les apprivoiser comme de simples inconnus.
Puis aujourd’hui ils refont surface – en même temps que Valentina. C’était au centre commercial, dans une file d’attente. La file se comptait de plus d’une trentaine de personnes – évidement. Il fallait qu’elle se retrouve juste à côté d’elle – évidement. Valentina – évidement. Elle n’avait ni cherché à l’éviter, ni à ne pas croiser son regard, de toute manière cela lui était impossible. Elle esquissa un sourire triste, affichant cette tentative de ne pas paraître faux. « …Salut ! Ça faisait longtemps…Depuis le café un truc du genre haha ? Tu t’souviens quand...Non je rigole voyons ! Quoi de neuf, tu fais quoi ici sinon ? » La haine douteuse, les propos douteux. Il n’y avait rien de concret et de réfléchit dans ce qu’elle disait. Elle savait la raison de sa venue – of course, des livres – elle en avait dans ses mains tout comme elle. Ce qu’elle était devenue ? « Une briseuse de cœur, comme toujours ? » C’est ce qu’elle se disait. Intérieurement, bien enfoui dans son inconscient.
